Cinq performances pour s'installer dans l'histoire

1985 : Steve Cram sous les 3'30" sur 1500m

Nous sommes le 16 juillet 1985. Steve Cram, champion du monde et vice-champion olympique, a des jambes de feu. À ses côtés, Joaquim Cruz (champion olympique 1984 sur 800m) et Saïd Aouita (champion olympique 1984 sur 5000m), notamment. Ce dernier a lui aussi de sérieux arguments à faire valoir. Et les deux hommes (Cram et Aouita) vont se livrer un duel homérique sur ce 1500m appartenant désormais à l’histoire. Si Cram franchit la ligne en tête, établissant au passage le record du monde en 3’29″67, devenant le premier homme à passer sous la barre des 3’30 » sur 1 500m, Aouita devient le second en 3’29″71, quatre centièmes les séparant. De quoi en faire l’un des plus beaux 1500m de l’histoire.

1988 : Sergey Bubka sur le toit du monde

L’icône de la perche masculine a écrit la plus belle performance de sa grande carrière sur le tartan azuréen. Quelques semaines avant son titre olympique à Séoul, c’est à Nice qu’il bat à nouveau le record du monde à la perche en extérieur. S’il l’a battu 17 fois en tout en extérieur (et 18 en intérieur), l’Ukrainien ne se manque pas lors du meeting azuréen. Un peu plus d’un mois après avoir validé une barre à 6,05 m, il franchit 6,06 m à Nice et mettra ensuite près de trois ans pour améliorer cette marque en extérieur. De quoi inscrire durant trois ans donc le Meeting Nikaïa comme lieu du record du monde de saut à la perche.

1989 : Paula Ivan s'offre le Mile

La coureuse roumaine, médaillée d’or à Séoul en 1988 et fraîchement détentrice de l’or en salle quelques mois plus tôt à La Haye (les deus fois sur 1500m) arrive à Nice avec des jambes de feu et ne tarde pas à le montrer au moment de prendre le départ du Mile. Jusque-là détenu par Mary Slaney, le record du monde tombe à l’issue de cette course rapide où l’athlète venue de l’Est ne laisse aucune chance à ses poursuivantes. Au moment de franchir la ligne d’arrivée, le chrono affiche 4’15″61, soit plus d’une seconde de moins que l’américaine. Et comme l’histoire s’écrit toujours de belle manière sous le ciel azuréen, ce record tiendra 7 ans, jusqu’à ce qu’une certaine Svetlana Masterkova (qui a d’ailleurs brillé à Nice, notamment à la longueur) ne s’en empare, en 1996, à Zurich.

1995 : Morceli s'offre le record du 1500m

Si Steve Cram avait déjà écrit une belle page de l’histoire du 1500m à Nice, il a été « immité » quelques années plus tard par Nourredine Morceli. Au sommet de son art, un an avant son sacre olympique, alors qu’il enchaîne déjà les titres, le coureur algérien prend le départ du 1500 m en ce 12 juillet 1995 et s’apprête à réaliser sa meilleure performance sur cette distance. Et celle qui demeure encore aujourd’hui comme la 4e performance de tous les temps sur 1500m en extérieur. Au cours de cette course, dominée de la tête et des épaules, il améliore ainsi son propre record du monde, notamment grâce à un dernier 400m canon (53″8) pour franchir la ligne en 3’27″37. Il faudra attendre l’avènement d’Hicham El Guerrouj, trois ans plus tard, pour voir le record tomber.

2001 : Un dernier record pour la route

Le 3000 steeple féminin connaît des débuts en fanfare en ce nouveau millénaire, et le Meeting Nikaïa ne s’y trompe pas en le programmant pour ce qui aura été, jusqu’à maintenant, sa dernière édition. Une course qui aura réservé quelques surprises et surtout un temps canon à l’arrivée pour la polonaise Justyna Bak. Une surprise, particulièrement due au temps réalisé par la nouvelle détentrice du record du monde en 9’25″31, puisqu’elle a amélioré son propre record de près de 15 secondes ! Un temps qu’elle améliorera ensuite encore de moins de trois secondes quelques mois plus tard. Mais surtout, ce record établi à Nice en 2001 permet de clôturer en beauté le premier chapitre de l’histoire de ce Meeting. Avant qu’un nouveau s’ouvre très bientôt, avec, on l’espère, de nouveaux records à la clé.


Un meeting ancré dans l'histoire

Le Meeting Nikaïa est entré dans l'histoire de l'athlétisme à plusieurs reprises grâce, notamment, aux performances et records établis au cours de ses 25 années d'existence. 25 années qui vont trouver un prolongement à partir du 17 juin prochain.

1976. La piste du stade Charles Ehrmann accueille pour la première fois un meeting international d'athlétisme, alors que quelques semaines plus tard, les JO auront lieu à Montréal. À l'origine de l'action, Robert Bertojo, présenté comme l'homme de base de l'organisation par Charles Ehrmann, ancien adjoint aux sports de la ville de Nice et dont Bertojo fut un proche collaborateur. 

Alors que le stade est flambant neuf, il ne faut donc pas longtemps pour voir les athlètes de haut niveau venir fouler le tartan niçois. En à peine plus de dix ans, le Meeting Nikaïa a intégré le circuit international (IAAF Grand Prix), sur le plan européen comme mondial, et a vu nombre de performances de très haut niveau être réalisées sur le sol azuréen.

Au cours des 25 ans d'existence du meeting, plusieurs records ont été établis (lien vers l'article dédié aux performances), à l'image de celui de Sergey Bubka (6,06 m à la perche en 1988) ou encore la course historique de 1985 sur 1 500 m au cours de laquelle Steve Cram fut le premier homme à passer sous les 3m30s. 

S'il a dû entrer en sommeil au cours des 22 dernières années, le Meeting Nikaïa revient cette année avec l'ambition de retrouver son passé glorieux grâce à de nouvelles performances de haut vol au cours des prochaines années. Alors rendez-vous le 17 juin pour cette 26e édition.

 

Photo © Dan Vernon